Peintures de Tatiana Chirikova et d'Alain Longet
Espace Equinoxe : anges ou démons ?
Alain Longet et Tatiana Chirikova
L’Espace Equinoxe à Prilly accueille à ses cimaises
Tatiana Chirikova Longet, artiste d’origine russe, et Alain Longet, graphiste
de formation qui a longtemps habité et travaillé sur les bords du Léman à
Lausanne. Bien qu’ils partagent leur existence depuis vingt-cinq ans, les deux
peintres n’ont jamais eu l’occasion d’exposer ensemble.
Lors d’une récente visite d’atelier à Saint-Maurice
(VS), qui s’est aussitôt transformée en un chaleureux moment d’amitié, les deux
artistes ont naturellement évoqué leurs recherches et leurs parcours
respectifs. Au-delà de l’immense complicité qui les unit, j’ai découvert, entre
anges et démons, deux visions et parcours picturaux très différents.
Sensible, tout en nuances, la peinture d’Alain
Longet est rythmée essentiellement par des paysages. Habitée par des champs,
des montagnes, des ciels, des arbres, des plans d’eau, mais aussi par des
espaces urbains, comme en témoigne par exemple la série que l’artiste consacre
à Venise, elle respire la liberté, la quiétude, le bonheur, le silence. Attiré
par les ambiances qui se dégagent de ces huiles sur toile, l’observateur se
laisse bercer par les lumières et les couleurs douces, aux tons pastel d’Alain
Longet.
Il se plonge dans une rêverie contemplative. Son
regard s’arrête sur des oliviers, admire au passage un arbre en fleur, cherche
à cerner les contours d’une montagne limbée de nuages ou s’arrête sur la
silhouette majestueuse de l’église Santa Maria della Salute.
Entrons maintenant dans l’univers de Tatiana Chirikova
Longet. L’artiste, qui a fait ses études d’art à Saint-Pétersbourg, nous invite
dans un monde fantastique. Nourries par les grands maîtres du XVIIe siècle, ses
huiles sont empreintes d’une matière dominée par une touche franche, puissante,
nerveuse, et de couleurs chaudes ou froides alternant le soleil et la nuit,
l’ombre et la lumière.
Mettant en scène une ronde de personnages aux
accents parfois gothiques ou symboliques, issus de la mythologie ou de l’imaginaire,
les toiles de Tatiana Chirikova Longet nous interpellent avec un humour parfois
diabolique. Ses nus, ses portraits de pirates, ses religieuses, ses démons ou
ses personnages carnavalesques, sans oublier les objets qui les
entourent : grappes de raisin, manuscrits mystérieux, masques ou
déguisements, sont autant de prétextes pour entraîner le public dans une danse
enivrante.
Enigmes et réalités se partagent l’espace … habité
parfois par un chien. Qui est-il, d’où vient-il ? Peut-être est-ce le
tantôme de cet ami recueilli en Russie sur un morceau de glace …
Armande Reymond
Journaliste à la revue ph+arts (No 108, p. 10)
Prilly, Espace Equinoxe
Du 17 mars au 22 mai 2014
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