Peintures de Marie-Claire Pillard, Pastels et encres de Chine de Daniel Albert, Pastels de Mado Howald
Espace Equinoxe
Trois destins – Trois chemins de
création
Pour la rentrée d’automne, l’Espace
Equinoxe, présente trois artistes disparus, dont deux d’entre eux avaient de fortes
attaches avec la commune de Prilly: Mado Howald, Marie-Claire Pillard. Le
troisième, Daniel Alber, résidait à St-Croix. Grâce aux responsables et
animateurs de ce magnifique espace situé dans le Château, le public découvre l’itinéraire
pictural de créateurs guidés par la nécessité de s’engager sur des territoires
inconnus, de se révolter contre les conventions et de donner à leur art de
nouvelles formes d’organisation. Les visiteurs de cette exposition partagent aussi
le destin de ces plasticiens dont l’œuvre participe au rayonnement culturel de la
ville de Prilly.
Mado Howald (1930-2011)
Née à
Avenches en 1930, et habitante de Prilly de 1955 à 2011, année de son décès,
Mado Howald étudie entre 1947 et 1951 à l’Ecole des arts appliqués de Lausanne.
Parallèlement, elle suit à l’Ecole des beaux-arts (ECAL), l’enseignement de
Marcel Poncet et de Casimir Reymond. Elle approfondit encore et toujours son
art en explorant plusieurs techniques et moyens d’expression. Pastel, peinture
à l'huile, dessin, tapisseries, décoration d'objets artisanaux, pyrogravure, contribuent
à forger une œuvre riche, vivante, sereine, où les formes dansent avec les
couleurs, où les sujets figuratifs - natures mortes, paysages - oscillent avec
les espaces abstraits rythmés par la lumières et les textures. Comme beaucoup
de peintres, Mado Howald est attirée par la lumière du Sud, ce qui la conduit à
faire de très nombreux séjours dans la Drôme où elle s’immerge dans le paysage.
Elle participe à la vie créatrice des ateliers de la Communauté artistique de
Piégon. Régulièrement présente aux cimaises de la Galerie d’Arfi à Denges/St
Sulpice, elle est lauréate du Grand prix du jury du Ve Salon international de
la peinture figurative mis sur pied sous l’égide d’Arfi.
Marie-Claire Pillard (1957-2013)
Née à
Lausanne où elle a suivi l'Ecole des beaux-arts (ECAL), Marie-Claire Pillard a
passé la moitié de sa vie à
Prilly, de 1984 à 2011. Durant son existence brutalement interrompue par une
profonde dépression, l’artiste a déployé une exceptionnelle énergie créative
doublée d’un engagement pédagogique passionné. Parallèlement à ses recherches
picturales personnelles, elle n’a en effet eu de cesse de partager avec les autres
les secrets de son métier, en particulier dans son Atelier du Tilleul où elle
organise des sessions de cours. Marie-Claire «peint des fragments d'espaces
où le spectateur est tantôt confronté à des murs, tantôt face à des ouvertures
telles que portes, fenêtres et corridors», écrit Jacqueline Roche-Meredith.
«Contrairement à ce que l'on pourrait croire, son œuvre ne se cantonne pas à la
figuration, elle investit le terrain de l'abstraction grâce aux textures qui
prennent une place prépondérante dans sa création. Murs, tissus, bois, miroirs,
tableaux et tapis sont autant de surfaces qui montrent de façon ostentatoire le
geste de l'artiste avec ses rythmes», précise l’historienne de l’art.
Daniel Alber (1953-2009)
«Petit
garçon, le bien le plus précieux de mon père, son trésor, était une boîte de
crayons de couleurs. Elle lui permettra de gagner, avec sa classe, un concours
de dessin organisé dans le cadre de l’Exposition de 1964, avant que sa
maîtresse ne la lui confisque pour ne jamais la lui rendre…», témoigne Cédric,
le fils de Daniel Alber. Mais la passion étant plus forte que les obstacles, et
malgré une vocation contrariée ensuite par son entourage qui l’oblige à devenir
électricien, Daniel Alber tient bon. A 41 ans, il entre à l’Ecole
supérieure d’arts visuels de Genève où il ressort, diplômé, en 2000. L’artiste,
né en 1953 Sainte-Croix, ne cessera dès lors de peindre et de dessiner. Bien
que torturé par la dépression et usé par de gros problèmes cardiaques qui
finiront par l’emporter, le peintre travaille sans relâche. «Avec ses fameux
crayons, il couvre des milliers de cartes postales, donnant vie à un univers
naïf et onirique. Sur des plus grands formats, il peint à l’encre de Chine les
angoisses qui le rongent. Il revisite le visage du Christ dans une série qui
dérange. Il lit et s’inspire de Arthaud, Cioran ou Breton. Il écrit des
milliers de poèmes. Son art est sériel, obsessionnel», écrit Cédric Alber. (AR)
Espace Equinoxe à Prilly
Vernissage le 23 septembre 2015 dès 18h30