La ville de Prilly propose un espace d’exposition totalisant plus de 100 mètres de cimaises réparties sur 4 niveaux. L’Ouest lausannois s’enrichit d’un nouveau lieu, « ESPACE EQUINOXE ».

Entièrement réhabilité, l’édifice privilégie les arts visuels.

ESPACE EQUINOXE est le résultat d’une collaboration entre la Ville de Prilly et Stratosensu, association suisse de plasticiens professionnels active dans de nombreux projets culturels, en particulier dans l’Ouest lausannois. Cette collaboration vise à renforcer la dimension culturelle de l’image de Prilly et à visibiliser Stratosensu, désireuse de défendre la cause d’artistes professionnels et de faciliter l’accès de leur travail au public.

samedi 10 octobre 2015

Exposition Equinoxe d'automne 2015

Peintures de Marie-Claire Pillard, Pastels et encres de Chine de Daniel Albert, Pastels de Mado Howald


Espace Equinoxe
Trois destins – Trois chemins de création

Pour la rentrée d’automne, l’Espace Equinoxe, présente trois artistes disparus, dont deux d’entre eux avaient de fortes attaches avec la commune de Prilly: Mado Howald, Marie-Claire Pillard. Le troisième, Daniel Alber, résidait à St-Croix. Grâce aux responsables et animateurs de ce magnifique espace situé dans le Château, le public découvre l’itinéraire pictural de créateurs guidés par la nécessité de s’engager sur des territoires inconnus, de se révolter contre les conventions et de donner à leur art de nouvelles formes d’organisation. Les visiteurs de cette exposition partagent aussi le destin de ces plasticiens dont l’œuvre participe au rayonnement culturel de la ville de Prilly.

Mado Howald (1930-2011)
Née à Avenches en 1930, et habitante de Prilly de 1955 à 2011, année de son décès, Mado Howald étudie entre 1947 et 1951 à l’Ecole des arts appliqués de Lausanne. Parallèlement, elle suit à l’Ecole des beaux-arts (ECAL), l’enseignement de Marcel Poncet et de Casimir Reymond. Elle approfondit encore et toujours son art en explorant plusieurs techniques et moyens d’expression. Pastel, peinture à l'huile, dessin, tapisseries, décoration d'objets artisanaux, pyrogravure, contribuent à forger une œuvre riche, vivante, sereine, où les formes dansent avec les couleurs, où les sujets figuratifs - natures mortes, paysages - oscillent avec les espaces abstraits rythmés par la lumières et les textures. Comme beaucoup de peintres, Mado Howald est attirée par la lumière du Sud, ce qui la conduit à faire de très nombreux séjours dans la Drôme où elle s’immerge dans le paysage. Elle participe à la vie créatrice des ateliers de la Communauté artistique de Piégon. Régulièrement présente aux cimaises de la Galerie d’Arfi à Denges/St Sulpice, elle est lauréate du Grand prix du jury du Ve Salon international de la peinture figurative mis sur pied sous l’égide d’Arfi.

Marie-Claire Pillard (1957-2013)
Née à Lausanne où elle a suivi l'Ecole des beaux-arts (ECAL), Marie-Claire Pillard a passé la moitié de sa vie à Prilly, de 1984 à 2011. Durant son existence brutalement interrompue par une profonde dépression, l’artiste a déployé une exceptionnelle énergie créative doublée d’un engagement pédagogique passionné. Parallèlement à ses recherches picturales personnelles, elle n’a en effet eu de cesse de partager avec les autres les secrets de son métier, en particulier dans son Atelier du Tilleul où elle organise des sessions de cours. Marie-Claire «peint des fragments d'espaces où le spectateur est tantôt confronté à des murs, tantôt face à des ouvertures telles que portes, fenêtres et corridors», écrit Jacqueline Roche-Meredith. «Contrairement à ce que l'on pourrait croire, son œuvre ne se cantonne pas à la figuration, elle investit le terrain de l'abstraction grâce aux textures qui prennent une place prépondérante dans sa création. Murs, tissus, bois, miroirs, tableaux et tapis sont autant de surfaces qui montrent de façon ostentatoire le geste de l'artiste avec ses rythmes», précise l’historienne de l’art.

Daniel Alber (1953-2009)
«Petit garçon, le bien le plus précieux de mon père, son trésor, était une boîte de crayons de couleurs. Elle lui permettra de gagner, avec sa classe, un concours de dessin organisé dans le cadre de l’Exposition de 1964, avant que sa maîtresse ne la lui confisque pour ne jamais la lui rendre…», témoigne Cédric, le fils de Daniel Alber. Mais la passion étant plus forte que les obstacles, et malgré une vocation contrariée ensuite par son entourage qui l’oblige à devenir électricien, Daniel Alber tient bon. A 41 ans, il entre à l’Ecole supérieure d’arts visuels de Genève où il ressort, diplômé, en 2000. L’artiste, né en 1953 Sainte-Croix, ne cessera dès lors de peindre et de dessiner. Bien que torturé par la dépression et usé par de gros problèmes cardiaques qui finiront par l’emporter, le peintre travaille sans relâche. «Avec ses fameux crayons, il couvre des milliers de cartes postales, donnant vie à un univers naïf et onirique. Sur des plus grands formats, il peint à l’encre de Chine les angoisses qui le rongent. Il revisite le visage du Christ dans une série qui dérange. Il lit et s’inspire de Arthaud, Cioran ou Breton. Il écrit des milliers de poèmes. Son art est sériel, obsessionnel», écrit Cédric Alber. (AR)

Espace Equinoxe à Prilly

Vernissage le 23 septembre 2015 dès 18h30