La ville de Prilly propose un espace d’exposition totalisant plus de 100 mètres de cimaises réparties sur 4 niveaux. L’Ouest lausannois s’enrichit d’un nouveau lieu, « ESPACE EQUINOXE ».

Entièrement réhabilité, l’édifice privilégie les arts visuels.

ESPACE EQUINOXE est le résultat d’une collaboration entre la Ville de Prilly et Stratosensu, association suisse de plasticiens professionnels active dans de nombreux projets culturels, en particulier dans l’Ouest lausannois. Cette collaboration vise à renforcer la dimension culturelle de l’image de Prilly et à visibiliser Stratosensu, désireuse de défendre la cause d’artistes professionnels et de faciliter l’accès de leur travail au public.

vendredi 12 juillet 2013

Exposition Equinoxe d'automne 2013. Photographies de Luc Chessex et de Raphaël Pasquini





© Luc Chessex

De toutes les couleurs.
Le photographe Luc Chessex a sillonné pendant deux ans le Grand Lausanne et plus particulièrement l’Ouest lausannois. Il souhaitait rendre compte de la formidable transformation de ce territoire où il est né en 1936, c’est-à-dire à une époque où Lausanne était encore une ville presque intégralement blanche.
Aujourd’hui la mondialisation est passée par là et un monde nouveau a émergé, qui brasse les identités, les cultures et les appartenances. La population a évolué de manière irréversible et les statistiques vaudoises nous apprennent qu’à Lausanne un enfant scolarisé sur deux est d’origine étrangère et que Renens détient le record suisse en matière de présence étrangère avec 53% de ses habitants, représentant une centaine de nationalités.
C’est cette gigantesque mutation que l’artiste a voulu documenter dans un travail qui a fait l’objet d’un livre publié en 2012 aux éditions Favre et intitulé De toutes les couleurs.


EVENT.
Elles ont toujours accompagné les collectivités, révélant les paradigmes dominants de la société et rythmant jadis la vie religieuse, politique et agricole. Que sont devenues les manifestations à l'aube du 21e siècle, en Suisse romande? Leur réalité "dit" quelque chose de notre temps postmoderne en quête de repères, de la société de consommation et des loisirs. Quelques exemples : si Swiss Expo a encore trait au monde de l'élevage, c'est un élevage de haute technologie. Marinatal croise une image de la pureté de l'amour et des techniques de vente issues d'un marketing éculé. La bourse aux armes : de l'intérieur, un espace de reconnaissance et d'évidences entre initiés ; de l'extérieur, un rassemblement où les codes sont déroutants et peuvent susciter le rejet. Mené sur deux ans, le travail photographique de Raphaël Pasquini se donne pour ambition de décaler notre regard quotidiennement pris dans l'habitude, de lire autrement ces manifestations qui ponctuent nos saisons et reviennent annuellement, qui rassurent mais aussi interrogent notre vivre-ensemble aujourd'hui. 
Sonya Florey

(http://raphaelpasquini.photoshelter.com)

© Raphaël Pasquini








mardi 9 juillet 2013

Exposition Equinoxe de printemps 2013




Caroline Gallay et Michel Mouthon à l'Espace Equinoxe
Des vibrations de l'acier à l'évanescence du crayon de couleur

« Il ne faut pas regarder une sculpture avec sa tête, mais avec ses tripes. C'est la raison pour laquelle je ne donne pas de titre à mes sculptures, précisément parce que je ne veux pas diriger les gens », explique Michel Mouthon. Le sculpteur, qui vit et travaille à Chapelle-sur-Moudon (Vaud), n'aime pas mettre des mots sur ce qu'il fait, mais préfère plutôt donner rendez-vous aux émotions qui le traversent au moment il empoigne la matière, en l'occurrence l'acier. « Je ne veux pas intellectualiser ma démarche, mais avancer en même temps et avec la pièce en devenir ». Même s'il se fixe certains objectifs au moment où il façonne une pièce, Michel Mouthon n'attend que l'instant privilégié où sa sculpture décidera elle-même, et avec son consentement, de changer de direction. « C'est à cet instant-là que les choses se passent. Ce qui m'intéresse, c'est le ressenti que j'éprouve au moment où je travaille sur un angle, un équilibre, une forme, un volume, un élément de matière plus ou moins brut ou lissé. J'ai justement choisi l'acier parce qu'il n'y a rien au départ et qu'il faut tout lui donner, parfois même au prix d'un certain combat. L’acier nous laisse plein de possibilités, et l'intérêt, justement, naît de ce jeu entre contraintes et liberté. Lorsque je sculpte, j'aime me donner la possibilité de dériver ». Mouthon travaille actuellement sur des pièces anguleuses, cubiques, carrées. Outre les œuvres exposées à Prilly, un certain nombre de ses sculptures et pièces murales figurent à la Galerie de l'Hôtel-de-Ville d'Yverdon-les-Bains dans le cadre de l'exposition 8 artistes.

Armée de ses crayons de couleur, Caroline Gallay explore le monde de la nature morte. Hachurant, superposant inlassablement les couches de couleur - il y en a parfois une vingtaine joant avec les dégradés, toujours à la recherche de la lumière, elle révèle les volumes et fait remonter, à la surface de la matière et du support, un vase, un récipient aux formes douces, arrondies, en apparence simples. « J'aime la délicatesse et la souplesse du crayon de couleur, c'est propre. Je déteste ce qui est sale! » souligne l'artiste, qui, parallèlement à sa création, se plaît à partager sa passion et les infinies possibilités de ce médium avec ses élèves, dans les cours de dessin qu'elle dispense dans une école lausannoise. Utilisant des gammes chromatiques tournant autour du rouge, du carmin, du brun, du pourpre, qu'elle conjugue parfois avec des tonalités étonnantes, voire inattendues, comme le vert foncé, le peintre se plaît à créer des univers la vibration de la matière lui permet d'exalter la forme, dont elle estompe parfois les contours, donnant soudain à sa composition un caractère évanescent.

Armande Reymond